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Déficit du commerce extérieur : « Il faut réguler le marché »

France Antilles | 14 septembre 2015

Déficit du commerce extérieur : « Il faut réguler le marché »

Après la publication dans nos colonnes des chiffres du commerce extérieur (notre édition du 1er septembre), le Comité d’initiative pour un projet politique alternatif (Cippa) propose une explication et une alternative.

« Le déclin de nos activités productives est la cause principale de l’énorme déficit de notre balance commerciale » , explique Alain Plaisir, président du Cippa (Comité d’initiative pour un projet politique alternatif) qui met en cause les évolutions du commerce mondial ces 30 dernières années.

Intégrée à l’Union européenne, la Guadeloupe est insérée dans un système de libre-échange avec l’Europe, mais aussi avec les pays ACP dans le cadre de l’accord de Partenariat économique, et bientôt avec les États-Unis dans le cadre du Traité transatlantique. « Ce système de libre-échange a conduit à l’éradication de nos productions, affirme M. Plaisir. Nous achetons tout : légumes, poissons, lait, viande, etc. En conséquence, le taux de couverture des importations par les exportations est passé de 101% en 1947 à 6% en 2014. Pour parler simplement, chaque année, plus de 2,6 milliards d’euros quittent la Guadeloupe et vont créer de la richesse et de l’emploi ailleurs et moins de 200 millions d’euros entrent en Guadeloupe. »

La préférence Guadeloupéenne

La dégradation constante de nos échanges avec l’extérieur nous rapproche d’un point de non-retour, estime le Cippa, qui préconise donc la mise en oeuvre urgente d’une autre politique économique. « Pour créer des richesses et faire reculer le chômage, il faut produire suffisamment, et d’abord pour le marché intérieur. »

Mais les tentatives de substitution des importations par la conquête du marché intérieur ont échoué, car elles n’ont pu résister à la concurrence des produits importés. Parce que dans un système de libre-échange, nous ne sommes compétitifs ni par rapport aux pays industrialisés qui ont une meilleure productivité, ni par rapport à nos voisins du Sud qui ont un coût du travail nettement inférieur.

« Il n’est pas question de ne pas commercer, mais il faut réguler le marché, affirme Alain Plaisir. Il faut donc mettre en oeuvre des soustractions partielles aux règles habituelles du marché. Cela est possible en instaurant des mécanismes douaniers et fiscaux à l’importation et une organisation du marché à l’intérieur qui permettent la préférence guadeloupéenne. »


 source: France Antilles