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PTP : l’UPA déplore les concessions importantes dans les secteurs sous gestion de l’offre

L’Avantage | 5 octobre 2015

PTP : l’UPA déplore les concessions importantes dans les secteurs sous gestion de l’offre

Pour l’UPA, il est déplorable que les productions sous gestion de l’offre représentant 43 % des revenus agricoles québécois fassent les frais de l’accession du Canada au Partenariat transpacifique (PTP), a dit le président général de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau.

Les concessions annoncées auront un impact important sur les entreprises agricoles québécoises et l’économie des régions. Par exemple, si on ajoute les concessions faites dans le cadre de l’accord Canada-Union européenne (AECG), on parle de plus de 5 % du marché des produits laitiers qui sera livré aux importations au terme de l’application des deux accords.

Les mesures de compensations annoncées devront faire l’objet d’une évaluation serrée pour veiller à ce que les pertes des producteurs soient entièrement compensées. À première vue, cela ne semble pas le cas, notamment au chapitre de la valeur des quotas.

Par ailleurs, des mesures concrètes doivent être rapidement prises pour assurer un contrôle rigoureux des frontières et le respect intégral des normes de composition fromagère. « C’est la seule manière d’assurer une gestion de l’offre efficace et fonctionnelle pour l’avenir. L’UPA s’attend à ce que le gouvernement fédéral prenne sans délai les mesures qui s’imposent », a ajouté M. Groleau.

Pour les autres secteurs agricoles qui sont exportateurs, notamment la production porcine, l’entente permettra de sécuriser leurs marches dans les pays de la zone commerciale du PTP en leur assurant une capacité concurrentielle équivalente aux autres parties à l’entente, ce qui était l’enjeu de la négociation pour eux.

Au cours des dernières semaines, les producteurs se sont mobilisés comme rarement ils ne l’avaient fait. Ils ont porté haut et fort le message qu’ils veulent pouvoir vivre décemment de leur entreprise et y établir leur relève. Reste maintenant à savoir comment le gouvernement donnera suite à ces aspirations sachant que tous les producteurs agricoles du Québec demeurent FORTS ET UNIS », a conclu Marcel Groleau.

Le gouvernement Harper sacrifie la souveraineté alimentaire du Canada

De son côté, l’Union paysanne est déçue de la signature par le gouvernement Harper du Partenariat Transpacifique qui a sacrifié au passage une partie de notre souveraineté alimentaire. Cela s’ajoute au précédent traité avec l’Europe dans lequel le même gouvernement avait fait des concessions sur l’importation des fromages.

L’Union paysanne, membre de La Via Campesina, milite depuis longtemps pour exclure l’alimentation des traités de libre-échange qui ont toujours réduit le droit des peuples à l’autodétermination en termes d’agriculture et d’alimentation. Le PTP, comme tous les autres traités de libre-échange, fait jouer les agriculteurs du globe les uns contre les autres en leur faisant miroiter de faux gains à long terme. Le résultat est toujours moins d’agriculteurs pour nourrir la planète.

En sacrifiant 3,5 % du secteur laitier, 2,3 % des œufs, 2,1 % du poulet, 2 % du dindon et 1,5 % des œufs d’incubation de poulets de chair, le gouvernement n’a pas juste appauvri les paysages agricoles canadiens, il a appauvri également la population canadienne en promettant 4,3 milliards de compensations aux fermiers. Justement ces compensations n’étaient pas nécessaires en raison de la protection qu’offrait la gestion de l’offre.

« Avec 3,5% du secteur laitier, on peut dire que les producteurs laitiers du Canada vont se faire écrémer », dit Benoit Girouard, président de l’Union paysanne. « C’est du lait entier qui va entrer. Du lait qui sera décomposé en sous-produits par les transformateurs et dont l’impact sera multiplié » ajoute Maxime Laplante, agronome et vice-président de l’Union paysanne.

L’Union paysanne, dans l’intervalle d’une adoption par le Parlement du PTP, entend tout mettre en oeuvre pour y faire échec en commençant par l’élection du 19 octobre prochain.


 source: L’Avantage