Schneider-Ammann au Brésil pour décrocher un accord
Tribune de Genève | 04.04.2014
Schneider-Ammann au Brésil pour décrocher un accord
Entamant une visite de trois jours au Brésil, Johann Schneider-Ammann a une nouvelle fois plaidé en faveur d’un accord de libre-échange entre Berne et Brasilia.
Evoquant jeudi devant la presse à Brasilia les discussions avec Ricardo Schaefer, vice-ministre brésilien de l’industrie et du commerce extérieur, ainsi que Luiz Alberto Figueiredo Machado, ministre des affaires étrangères, le conseiller fédéral a souligné avoir cette fois été entendu. Tous deux ont prêté une oreille attentive à la proposition en se montrant ouverts à la discussion.
Pour mémoire, il y a bientôt 14 ans, l’Association européenne de libre-échange (AELE), dont la Suisse est membre, a signé une convention avec le marché commun sud-américain Mercosur en vue d’un accord de libre-échange. Toutefois, les négociations n’ont jamais suivi.
Lors de sa première visite au Brésil en tant que conseiller fédéral en 2011, Johann Schneider-Ammann avait mené des discussions exploratoires sur le sujet. Mais le Bernois avait essuyé un refus de la part de Brasilia, le Brésil souhaitant d’abord trouver une base commune dans le cadre du Mercosur.
Discussions prévues
Johann Schneider-Ammann s’est dit certain que des négociations vont désormais être menées au sein d’un comité commun de l’AELE et du Mercosur. «C’est une question de mois», a-t-il assuré. «Je ne me fais pas d’illusions, mais je crois que ces discussions vont en tout cas déboucher sur une première phase.»
Le changement d’attitude des autorités brésiliennes reflète notamment les progrès intervenus dans le cadre des négociations sur un accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne. Mais des obstacles demeurent entre Berne et Brasilia.
Alors que la Suisse souhaite surtout un accord de libre-échange pour ses produits industriels, le Brésil est avant tout intéressé à une réduction des droits de douane frappant sa production agricole. Un domaine dans lequel Berne n’est par expérience pas prête à offrir de larges concessions.
Mais Johann Schneider-Ammann ne s’avoue pas vaincu d’avance face à de telles perspectives. Certes, les intérêts des deux Etats ne sont pas forcément complémentaires, «mais cela ne doit pas nous empêcher de mener des discussions», a ajouté le conseiller fédéral.
Convention de sécurité sociale
En revanche, le ministre de l’économie a pu signer une convention de sécurité sociale avec son homologue brésilien en charge des affaires étrangères. L’accord vise à coordonner les systèmes de prévoyance vieillesse, survivants et invalidité des partenaires afin de réduire les désavantages ou discriminations que peuvent subir leurs ressortissants.
La Suisse a déjà signé de tels accords avec 44 Etats. La convention signée jeudi doit encore recevoir l’approbation des deux partenaires à l’échelon national.
Après avoir aussi rencontré le ministre de la science Clélio Campolino Diaz, Johann Schneider-Ammann poursuit vendredi son périple brésilien à Rio de Janeiro, où il inaugurera le sixième réseau Swissnex. Ce dernier a pour but de renforcer la place scientifique et le pôle d’innovation suisse.
