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Un important accord attendu entre l’UE et l’Afrique australe

Inter Press Service | 25.04.2013

Un important accord attendu entre l’UE et l’Afrique australe

John Fraser

JOHANNESBURG, 25 avr (IPS) — Il y a un optimisme croissant que les pays d’Afrique australe termineront, dans quelque mois, les négociations avec l’Union européenne (UE) sur un nouvel accord commercial important, après des années de progrès hésitants et de frustration.

L’ambassadeur de l’UE à Pretoria, Roeland van de Geer, a déclaré à IPS que l’accord ferait partie de la stratégie du bloc de nouer des pactes commerciaux régionaux, appelés Accords de partenariat économique (APE).

"Cela pourrait être une année de progrès", a-t-il affirmé.

Il a rappelé que dès que l’Afrique du Sud est devenue une démocratie sous le Congrès national africain de Nelson Mandela, l’UE a négocié un accord, qui a fait un pas important vers le libre-échange avec ce pays africain. Cela a été fait dans un accord baptisé Accord sur le commerce, le développement et la coopération (ACDC), qui est entré en vigueur en mai 2004.

Pendant ce temps, il existe différents arrangements commerciaux de l’UE pour les pays voisins de l’Afrique du Sud, selon leur degré de développement, avec le plus grand accès accordé aux pays les moins avancés.

Certains de ces arrangements devraient expirer vers la fin de l’année prochaine, et auront besoin d’être remplacés. Et l’UE espère également actualiser ses relations commerciales avec l’Afrique du Sud, allant plus loin sur la voie de la libéralisation des échanges, tout en veillant également à ce qu’il existe un accord plus cohérent qui couvre l’ensemble de la région d’Afrique australe.

Si un accord est conclu, il y aura des dispositions pour s’assurer que les pays les plus pauvres d’Afrique australe, qui bénéficient actuellement du meilleur accès des exportations au marché de l’UE, conserveraient un tel accès.

Van de Geer a prédit que s’il y a un accord cette année, il renforcera l’accès de l’Afrique du Sud à l’UE pour les fruits et les légumes, dont certains sont exclus des dispositions de libre-échange de l’ACDC.

Il a indiqué que l’agriculture est un secteur à forte main-d’œuvre de l’économie sud-africaine, et que tous les avantages qui peuvent lui être accordés se traduiront par plus d’emplois.

"Si je pouvais donner à l’Afrique du Sud deux choses, ce serait des emplois et l’éducation de base", a déclaré Van de Geer.

"Pour l’instant, 90 pour cent de ce que l’Afrique du Sud exporte vers l’Europe est sans quota et en franchise, et nous voulons voir comment nous pouvons aller beaucoup plus loin".

Les négociations sont actuellement très détaillées, avec des discussions menées produit par produit.

"Nous examinons aussi d’autres questions connexes, telles que les Indications géographiques (IG)", a souligné Van de Geer.

Les IG constituent un moyen de protéger les produits agricoles de niche tels que les viandes de spécialité, les fromages, les vins et les thés, et ne figurent pas largement dans la stratégie commerciale de l’Afrique du Sud à ce jour, en dehors du secteur du vin.

"Nous, en Europe, avons plus d’IG que l’Afrique du Sud, puisque nous sommes un marché beaucoup plus grand de 500 millions de personnes", a expliqué Van de Geer.

"L’Afrique du Sud a moins d’IG, mais peut les protéger dans un marché plus grand (le marché de l’UE) pour des produits tels que le thé rooibios, le thé honeybush et l’agneau de la région de Karoo".

L’UE a traditionnellement eu du mal à faire des concessions commerciales à cause de la force de son lobby agricole. Van de Geer a indiqué que c’est aussi le cas en Afrique du Sud, où les fermiers sont inquiets au sujet de l’augmentation des importations en provenance de l’UE, et il a donné l’exemple des producteurs de volaille d’Afrique du Sud, qui demandent plus de protection contre les importations à partir de l’Europe et d’ailleurs.

Il a indiqué que l’UE reste le principal partenaire commercial de l’Afrique du Sud, représentant environ 25 pour cent des exportations du pays.

"Si vous prenez l’ensemble des partenaires d’Afrique du Sud dans le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), vous n’êtes toujours pas au niveau de l’UE (en termes d’exportations à partir de l’Afrique du Sud)", a-t-il souligné.

Le directeur général adjoint pour le Commerce international et le développement économique au ministère du Commerce et de l’Industrie d’Afrique du Sud, Xavier Carim, n’approuverait pas la prédiction selon laquelle les négociations commerciales avec l’UE se termineront cette année, mais il n’a pas exclu cette possibilité.

"Nous avons fait des progrès constants dans les négociations", a-t-il déclaré à IPS.

"Nous abordons systématiquement toutes les questions en suspens et avons bien réduit les écarts. Il existe encore beaucoup de questions en suspens, mais l’UE a été récemment beaucoup plus constructive dans son approche".

Il a confirmé le caractère minutieux et détaillé des discussions, et a indiqué qu’il y a une gamme de questions qui font l’objet de discussion.

"Nous essayons d’améliorer l’accès du marché sud-africain à l’UE, principalement pour les produits agricoles – fruits, légumes, vin et sucre. Il y a 21 produits ou environ dont nous faisons la demande", a expliqué Carim.


 source: IPS