L’Algérie et l’Iran envisageraient un accord de libre-échange

Le Quotidien d’Oran | mercredi 25 août 2010

L’Algérie et l’Iran envisageraient un accord de libre-échange

Un accord de libre-échange entre l’Algérie et l’Iran dans un proche avenir ? Il en a été question dimanche à Téhéran lors d’une rencontre entre le ministre iranien du Commerce Mehdi Qazanfari et l’ambassadeur d’Algérie en Iran, M. Soufiane Mimouni.

L’information rapportée par la Fars News Agency (FNA) reste imprécise et évoque un cadre plus général d’un accord de libre-échange entre l’Iran et les pays « africains musulmans ».

Le ministre du Commerce iranien s’est fait par contre plus précis sur le souhait de renforcer les relations commerciales entre les deux pays. Pour Mehdi Qazanfari, l’Algérie peut être une passerelle pour un renforcement des liens économiques de l’Iran avec l’Afrique du Nord. Il a estimé que la tenue de salon d’exposition spécialisé, l’ouverture

de succursales bancaires ou la création d’une banque commune permettraient de stimuler les relations économiques entre les deux pays. L’ambassadeur algérien a souligné que les relations politiques entre les deux pays étaient très bonnes et a souhaité que les liens commerciaux, faibles actuellement, puissent atteindre un niveau satisfaisant.

L’Iran, en butte à des sanctions économiques imposées par les Occidentaux, tente depuis quelques mois d’ouvrir un horizon africain à son économie. Officiellement - les dernières déclarations à ce sujet sont celles de l’ancien ministre du Commerce El Hachemi Djaaboub -, l’Algérie fait une « pause » en termes de conclusion d’accords de libre- échange. Il n’en demeure pas moins que l’Algérie, qui défend le droit des Iraniens au nucléaire pacifique, ne devrait pas, en théorie, avoir des objections de principe à la conclusion d’un tel accord de libre-échange.

UNE RELATION LIBRE AVEC L’IRAN

Outre le fait que l’Algérie, contrairement à d’autres pays arabes du Golfe et le Maroc voisin, ne relaie pas la campagne occidentale antiiranienne, il peut exister un intérêt économique évident entre l’Algérie et l’Iran. L’Iran, par exemple, qui dispose d’une des plus grandes réserves de gaz au monde, éprouve des difficultés à les exploiter. L’expérience et l’expertise de Sonatrach dans le domaine gazier pourraient être un atout. Il n’en demeure pas moins que la conclusion d’un accord de libre-échange entre Alger et Téhéran ne serait guère appréciée par les puissances occidentales qui tentent d’isoler l’Iran…

Mais les relations, bonnes, entre Alger et Téhéran, peuvent aussi servir à lancer d’éventuelles médiations. Les sanctions occidentales ont bien sûr de l’effet sur l’économie iranienne, mais elles n’ont pas d’effets décisifs. Dans les faits, les relations économiques de l’Iran avec les Etats-Unis sont pratiquement nulles depuis la révolution islamique, et les liens avec l’Europe atteindraient, selon Ahmadinejad, les 23 milliards de dollars/ an, ce qui ne pèse pas beaucoup sur l’économie iranienne qui est davantage orientée vers l’Asie.

Les démarches iraniennes en direction du continent africain participent de la même démarche de réduction de la dépendance à l’égard des Occidentaux. Les rencontres entre officiels – Bouteflika a fait trois visites à Téhéran – témoignent du fait que l’Algérie refuse que sa relation avec l’Iran soit sous influence étrangère.

Mais, au-delà de l’aspect politique fort important, les domaines de coopération dans le domaine spatial, la pétrochimie, l’habitant et l’automobile sont réels. Sans oublier, bien entendu, dans le domaine du nucléaire civil où l’expertise scientifique iranienne est très développée.

source : Le Quotidien d’Oran

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