Libre-échange : l’Europe naïve ?

TF1 | 25 juillet 2012

Libre-échange : l’Europe naïve ?

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Corée du Sud a été "naïvement passé" par l’Europe, selon le ministre du Redressement productif, qui a critiqué mercredi l’arrivée de voitures coréennes sur le marché européen et français.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Corée du Sud a été "naïvement passé" par l’Europe, selon le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui a critiqué mercredi l’arrivée de voitures coréennes sur le marché européen et français. "Cet accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Corée a été naïvement passé l’année dernière et aujourd’hui nous nous retrouvons avec des augmentations sur le marché des diesels des petites cylindrées (originaires de Corée, ndlr) de 1.000%", a déclaré M. Montebourg devant les députés, répondant à une question du centriste Arnaud Richard (Yvelines). "Nos constructeurs viennent nous voir en disant: +Nous ne pouvons pas faire face à la concurrence déloyale+", a déclaré M. Montebourg.

Avant ces commentaires de M. Montebourg, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, avait appelé à la prudence dans la critique de l’accord de libre échange, entamée dans la matinée par M. Montebourg. "Il n’y a pas un lien mécanique entre l’accord de libre échange et l’arrivée des voitures", a déclaré devant des journalistes Mme Bricq, ajoutant : "Elles sont fabriquées en Europe en plus". "Il faut faire attention dans l’expression que ce ne soit pas mécaniquement: +c’est l’accord de libre échange qui a produit ça+, ce n’est pas vrai", a-t-elle ajouté.
Que dit l’accord avec la Corée ?

Plus tôt dans la journée, le gouvernement avait présenté mercredi un plan de soutien à la filière automobile française en difficultés, dans le cadre duquel il entend demander à Bruxelles de faire jouer une clause de sauvegarde dans cet accord. De fait, il estime qu’il produit une concurrence déloyale. "L’Europe peut être ouverte mais elle ne doit pas être offerte", avait déclaré M. Montebourg devant les journalistes. "Nous ne pouvons pas accepter des mesures de dumping déloyales sur le plan social ou nvironnemental", selon lui. L’accord de libre-échange entre la Corée du Sud et l’Union européenne a été trouvé en 2010 et est entré en vigueur le 1er juillet 2011.

Il a pour objet d’éliminer plus de 98% des droits de douane appliqués aujourd’hui à leur commerce ilatéral et a été présenté comme le plus ambitieux conclu par l’UE en matière commerciale. Il doit permettre de doubler à moyen terme le commerce européen avec la Corée du Sud. Dans le cadre de cet accord, "nous sommes fondés à demander le déclenchement de mesures de surveillance qui nous permettront éventuellement de déclencher une clause de sauvegarde", comme l’Europe l’a déjà fait par le passé pour l’acier américain ou russe, a déclaré M. Montebourg à la presse. Mercredi dernier, la Commission européenne a fait un pas vers l’ouverture de négociations de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon, en demandant aux Etats membres d’examiner un projet de mandat qui pourrait donner naissance à un des plus gros accords de ce type, mais suscite des inquiétudes.

Le commissaire européen en charge du Commerce, Karel De Gucht, avait déclaré à cette occasion, en réponse aux inquiétudes exprimées sur l’impact qu’aurait un tel accord, notamment sur l’automobile, que l’accord avec la Corée du Sud avait favorisé les exportations dans ce secteur. "Il y a de nombreux problèmes à régler dans le secteur utomobile en Europe mais nous devons les isoler de ces accords de libre-échange. Il ne faut pas chercher de bouc-émissaire", avait-il insisté.

source : TF1

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