Cameroun - Achille Bassilekin III : “les APE sont une contrainte de plus”

Camer.be | 19 décembre 2016

Cameroun - Achille Bassilekin III : “les APE sont une contrainte de plus”

Lors de ce colloque, le secrétaire général du ministère du Commerce a également fait une communication pour indiquer les réformes urgentes à mettre en oeuvre pour sauver le processus d’intégration régionale. Synthèse.

«On a un certain nombre d’éléments tels que la libre pratique qui ne sont pas pleinement opérationnels, une application éradique du Tarif extérieur commun, la Taxe d’intégration communautaire qui elle-même est parfois sujette à des appréciations nationales différentes. Toutes ces questions revêtent quelques part un écart à la limite de l’appréciable de l’intégration en Afrique centrale. Et c’est un euphémisme que de dire que cette dynamique en Afrique centrale ne fonctionne pas avec la même vitesse qu’on peut observer en Afrique de l’Est, en Afrique australe des régions qui, à la lumière de la conclusion de la zone de libre-échange tripartite, sont aux avant-postes de l’intégration régionale et qui finalement réussissent une intégration un peu plus poussée dans le commerce international. (...)

A partir de là, il me semble que les Accords de partenariat économique sont venus un peu comme une contrainte de plus. Une contrainte qui est venue se greffer sur un chantier déjà très laborieux de l’intégration régionale en Afrique centrale et qui est venue d’avantage rendre plus complexe la marche que les pays de cette région ont amorcé dans le cap de la convergence de leurs politiques économies et commerciales. (...)

Et à partir de là, il me semble absolument nécessaire pour affronter les défis que proposent les APE et surtout la nécessaire marche en avant de notre région dans le commerce mondial, d’abord de remédier aux incohérences du tarif extérieur commun. Il s’agit de simplifier le régime fiscal communautaire, de réduire les taux maximums pour promouvoir le commerce et l’investissement intrarégional ainsi que vis-à-vis du reste du monde. Il s’agira donc dans ce contexte de réduire les couts de transaction qui demeurent assez élevées dans cette région comparativement aux autres régions. (...)

Il me semble que nous devons également nous saisir de cette dynamique pour donner davantage de contenu aux chaines de valeurs régionales. Parce que nous sommes l’une des régions qui ont un immense potentiel de ressources naturelles mais où l’indice de première transformation reste encore l’un des plus faibles. (...)

Administration du Commerce

L’autre champ de réforme qui s’impose c’est la mise en application sans délai de la libre pratique. La libre pratique est le ventre mou de l’intégration régionale en Afrique centrale. Et en cela elle n’est pas respectée dans la région pour diverses raisons, en particulier la faiblesse et l’inopérabilité du mécanisme de compensation. La mise en oeuvre effective de la libre pratique suppose que les pays de la région, les institutions communautaires... se dotent des moyens humains, logistiques et techniques pour administrer les règles d’origine à présent que l’application de l’Accord de partenariat économique du Cameroun a commencé. (...)

Et à quoi est ce que je pense lorsque je parle de renforcer les capacités de la Cemac à administrer le commerce ? Le premier point c’est l’activation pleine du dispositif de surveillance des politiques commerciales nationales. Le deuxième aspect c’est le renforcement de la cohérence entre la politique commerciale commune et les politiques commerciales nationales. Il me semble qu’il soit absolument nécessaire de doter les organes communautaires des moyens d’administration de la fiscalité et de la douane au niveau communautaire pour le suivi de ces règles d’origine qui vont gouverner l’entrée des produits communautaires européens sur la région Afrique centrale mais également, qui, dans le même sens, vont gouverner l’entrée de certains de nos produits sur le marché communautaire. (...)

Et dans ce contexte, il me semble que des réformes audacieuses sont impératives autour des politiques industrielles communes. Et c’est dans ce contexte que nous rendrons la région beaucoup plus attractive et la région pourra créer beaucoup plus d’emplois, atteindre les objectifs de développement humain qu’elle s’est fixée et marcher en rangs serrés vers la réalisation des objectifs de développement durable auxquels tous nos pays vont souscrire. (...)

source : Camer.be

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