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Importations controversées - La CP attaque l’accord libre-échange UE/Maroc en portant en justice Idyl

La cible choisie par la CP est la société Idyl, basée à Châteaurenard (13) et ses importations de fruits et légumes en provenance du Sahara occidental à vil prix. (Photo : Terre-net Média)

Terre-net Média | le 21/01/2013

Importations controversées - La CP attaque l’accord libre-échange UE/Maroc en portant en justice Idyl

Auteur : Frédéric Hénin

Le Sahara occidental n’est pas le Maroc. Aussi, l’accord de libre-échange entre le Maroc et l’Union européenne n’a pas à être étendu au Sahara occidental même si le royaume du Maroc s’arroge un droit de souveraineté. C’est la faille de cet accord, mis en œuvre depuis le 1er novembre 2012, qu’exploite la Confédération paysanne pour le dénoncer une nouvelle fois. Et la cible choisie est la société Idyl, basée à Châteaurenard (13) et ses importations de fruits et légumes en provenance du Sahara occidental à vil prix.

Ce dossier judicaire préparé de longue date par André Bouchut, secrétaire national de la CP et le service juridique du syndicat, a été dévoilé jeudi 17 novembre à la presse. Par l’intermédiaire de son avocat, la CP a saisi le juge du Tribunal de commerce de Tarascon à l’encontre de la société Idyl.

Avec cette affaire portée en justice, la Confédération paysanne tente une nouvelle fois d’attirer l’attention des pouvoirs publics et de Bruxelles sur les méfaits de l’accord de libre-échange. Il porte préjudice, selon l’organisation, à la souveraineté alimentaire de l’Union européenne en accélérant la disparition des paysans. Les coûts et les conditions de production ne leur permettent pas d’être compétitifs.

Souveraineté alimentaire du Maroc

Certes, comme le rappelle la CP, l’augmentation des importations de fruits et légumes ne portera pas sur des quantités massives de produits agricoles, mais suffisamment importantes pour déséquilibrer les marchés intérieurs en Europe.

A travers cet accord, c’est aussi la souveraineté alimentaire du Maroc qui est en jeu, assure la CP, puisque les terres mobilisées pour l’exportation de produits agricoles affaiblissent les capacités de production agricole pour nourrir les marocains.

La remise en cause de la souveraineté alimentaire sur ce territoire est aussi l’argument sur lequel s’appuie le Front Polisario pour dénoncer, auprès de l’Union européenne l’application de l’accord de libre-échange. Car non seulement le Maroc étend sa mise en œuvre au Sahara occidental alors que le champ d’application territorial est strictement défini au "Royaume du Maroc", mais en plus, il fragilise les ressources naturelles en les épuisant su Sahara. Ce qui rend d’emblée cet accord caduc, selon le Front Polisario.


 source: Terre-net Média