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L’Inde et l’UE visent un accord fin 2010

Les Echos | 22/09/10

L’Inde et l’UE visent un accord fin 2010

Patrick De Jacquelot

Lors du sommet Inde-Union européenne tenu à New Delhi en novembre dernier, le Premier ministre, Manmohan Singh, et le président de la Commission, José Barroso, avaient proclamé leur volonté de voir l’accord de libre-échange, en discussion depuis 2007, signé avant la fin de 2010. Ce qui avait été considéré comme un voeu pieux par les observateurs, tant la liste des contentieux était longue et lent le rythme des discussions.

Aujourd’hui, toutefois, la possibilité d’un tel accord n’est plus exclue. « Mon impression personnelle, c’est que nous faisons de très gros progrès », vient ainsi d’affirmer Danièle Smadja, ambassadrice de l’Union à New Delhi. Les négociateurs envisagent qu’un accord politique puisse être trouvé lors du prochain sommet Inde-UE, début décembre à Bruxelles.

Que les deux parties commencent à y croire est apparent au vu de l’accélération du calendrier des négociations. Les deux mois qui viennent vont voir les réunions se succéder non-stop. Enjeu de ces négociations : donner un puissant coup d’accélérateur à des échanges dont les deux côtés conviennent qu’ils sont nettement insuffisants. L’Union européenne est certes le premier partenaire commercial de l’Inde, avec 69 milliards d’euros d’échanges en 2009 et 21 % des exportations indiennes, mais l’Inde ne représente que 2,5 % des exportations européennes. L’accord envisagé, qui se veut très ambitieux, vise donc à faire sauter les nombreuses barrières tarifaires et autres qui freinent ces échanges.
Dossiers difficiles

Si le désir des uns et des autres de conclure ne fait pas de doute, des dossiers difficiles demeurent sur la table. Les Indiens veulent, par exemple, obtenir une libre circulation de leurs professionnels envoyés pour des missions en Europe, ce qui n’est pas du goût de tous les pays de l’Union. En sens inverse, confie un négociateur, « les Indiens se raidissent sur des questions comme les questions environnementales et sociales ou les droits de propriété intellectuelle ». « Nous trouvons anormal de ne pas pouvoir discuter avec eux de l’ouverture de leurs marchés publics ou de leurs 150 % de droits de douane sur les vins et alcools », renchérit un autre intervenant européen.

Même si les discussions en cours ont permis de régler nombre de problèmes, ceux qui demeurent « sont les plus difficiles, évidemment », estime Danièle Smadja. Il reste à vérifier si la motivation politique de part et d’autre sera suffisamment forte pour faire accepter les nécessaires sacrifices indispensables dans les deux camps.

CORRESPONDANT À NEW DELHI
patrick de jacquelot, Les Echos


 source: Les Echos