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La société civile contre toute nouvelle concession d’ouverture du marché ouest-africain à l’UE

APA | 2013-02-18

La société civile contre toute nouvelle concession d’ouverture du marché ouest-africain à l’UE

APA-Dakar (Sénégal)

La société civile ouest-africaine s’oppose farouchement à toute nouvelle concession d’ouverture du marché ouest-africain à l’Union européenne, annonce un communiqué du Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (CACID)/Réseau Enda Tiers Monde parvenu lundi à APA.

’’En prélude à la tenue prochaine d’une réunion du Comité ministériel de suivi des négociations d’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’UE, la Plateforme des organisations de la société civile d’Afrique de l’Ouest sur l’Accord de Cotonou (POSCAO) et les plateformes nationales membres ont décidé, ce vendredi 15 février 2013, à l’issue d’une réunion en ligne, d’attirer une fois encore l’attention des négociateurs sur les risques liés à une offre d’ouverture de marché de plus de 70% à l’UE’’, informe le communiqué du CACID.

Cette structure ajoute que la POSCAO et les plateformes nationales ont ‘’mis en garde les négociateurs ouest-africains contre toute violation du mandat donné par les Chefs d’Etat de la région’’.

Optant pour un APE porteur de développement, la Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait donné mandat aux institutions régionales fixant le seuil maximal d’ouverture du marché à 70%.

Jusque là, selon la société civile ouest-africaine, les négociateurs de la région ont respecté ce mandat, bien que l’UE ait toujours réclamé une offre d’ouverture de marché d’au moins 80%.

Les experts de l’Afrique de l’Ouest se réunissent du 20 au 22 février 2013 à Accra, au Ghana, pour faire le point sur la mise en œuvre des recommandations du Comité ministériel de suivi (CMS) du 30 novembre 2011 (tenu à Accra), s’informer sur l’état d’avancement des travaux du Tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO et examiner l’offre d’accès au marché et les autres questions pendantes dans les négociations.

Déjà en 2011, se fondant sur les résultats d’une étude réalisée par Enda Tiers Monde, la société civile ouest-africaine avait jugé l’ouverture à 70% économiquement insoutenable à long terme.

A partir d’une méthodologie éprouvée, l’étude a montré qu’une libéralisation au-delà de 70% pourrait impacter négativement sur l’emploi, la croissance et les revenus des ménages dans de nombreux pays, de la région, y compris les Pays les moins avancés (PMA).

Une autre étude menée par la société civile en 2009, avait déjà démontré qu’une ouverture de 60 à 70% du marché ouest-africain serait légalement défendable à l’Organisation mondiale du commerce(OMC).

Selon le CACID, aucun argument de l’UE n’a encore réussi à battre en brèche ces arguments.


 source: APA