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La Suisse veut profiter du boom économique dans le golfe Persique

Le Temps (Suisse)

La Suisse veut profiter du boom économique dans le golfe Persique

BILATERALES. La conseillère fédérale Doris Leuthard conduit une délégation à Oman et aux Emirats arabes unis. Première étape d’une stratégie visant à raffermir les liens avec toute la région.

Ram Etwareea
Lundi 5 novembre 2007

La Suisse tient à renforcer ses relations avec l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, Oman et Bahreïn, tous membres du Conseil de la coopération du Golfe (CCG). A moins de cinq heures de Genève ou de Zurich, ces riches monarchies pétrolières comptent parmi les économies émergentes les plus dynamiques. Ainsi elles représentent de grandes opportunités pour les investisseurs suisses et des marchés prometteurs pour nos exportateurs. Dotés d’une infrastructure bien développée et situés dans une zone stratégique entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe, les pays du CCG sont une plaque tournante idéale pour les entreprises suisses.

Accord de libre-échange au printemps

La plupart de ces pays disposent des fortunes colossales dérivées du pétrole ou du gaz, qu’ils placent à l’étranger. Ils investissent également massivement dans les infrastructures locales, notamment pour des besoins de diversification économique. L’Arabie saoudite par exemple a dégagé 624 milliards de dollars sur dix ans pour des projets immobiliers. En 2006, l’autorité d’investissement du royaume a distribué des contrats pour 65 milliards de dollars aux entreprises étrangères. En 2007, ils devraient atteindre les 75 milliards de dollars.

Autre fait à souligner, la plupart des pays du CCG mènent des réformes institutionnelles pour faciliter les affaires. Selon le rapport «Doing business 2008» de la Banque mondiale, l’Arabie saoudite a rejoint les 25 premiers pays dans le classement des pays où il est relativement simple de conduire les affaires. Le Koweït et Oman ont progressé et y occupent désormais le 40e et le 49e rang respectivement.

Tel est le contexte général dans lequel la conseillère fédérale Doris Leuthard effectue du 2 au 6 novembre une mission économique, notamment dans le sultanat d’Oman, puis dans les Emirats arabes unis. Pour la cheffe du Département de l’économie, il s’agit aussi de signaler l’intérêt de la Suisse à signer un accord de libre-échange avec le CCG. En effet, les négociations sont déjà ouvertes entre celui-ci et l’Association économique pour le libre-échange (AELE) qui réunit la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Si tout va bien, il sera signé au printemps prochain.

Lors de la première étape du voyage à Mascate, la capitale omanaise, Doris Leuthard a signé un accord mettant fin à la double imposition des compagnies aériennes qui desservent les deux pays. Pour l’heure, le commerce entre les deux pays est marginal. En 2006, les exportations suisses étaient de 111 millions de francs et les exportations ne totalisaient que 20 millions. Cela pourrait changer dans la mesure où les deux pays ont identifié plusieurs champs d’échanges: tourisme, énergie solaire, construction, logistique et télécommunications. En effet, pour réduire sa dépendance au pétrole, Oman veut diversifier ses activités économiques.

La délégation suisse se rend ensuite à Abu Dhabi et à Dubaï, deux entités faisant partie des Emirats arabes unis. Ici les intérêts économiques sont déjà plus prononcés. Les Emirats sont même le principal partenaire commercial de la Suisse au Moyen-Orient. En 2006, la Suisse y a exporté des biens (bijoux, montres, machines) d’une valeur de 1,7 milliard de francs, contre des importations s’élevant à 635 millions. De nombreuses entreprises suisses, notamment dans le domaine financier, sont déjà présentes dans les Emirats arabes unis.


 source: Le Temps