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Libre-échange : Enjeux et défis des APE pour le Gabon

Gabon Review | 18 février 2016

Libre-échange : Enjeux et défis des APE pour le Gabon

par Stevie Mounombou

Le Gabon doit-il signer l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne ? Une question largement évoquée lors d’un atelier organisé le 16 février dernier à Libreville.

A l’initiative de la Friedrich Ebert Stiftung (FES) Cameroun, un atelier sur le régime commercial entre le Gabon et l’Union européenne s’est tenu, le 16 février dernier, à Libreville, sous le thème «APE régional complet, équilibré et global pour l’Afrique centrale : Les défis et les enjeux».

Présenté par Gynia Romulda Meyo m’Obiang, ce thème s’est ouvert à la dimension régionale de l’Accord de partenariat économique (APE). «Suite aux réticences n’ayant pas conduit à la signature d’un accord régional en 2013, les pays de la sous-région sont-ils enfin prêts ?», a interrogé l’intervenante en guise d’introduction, avant de revenir sur ces réticences : la crainte de la concurrence sur les marchés africains des produits agricoles largement subventionnés, la perte potentielle de recettes douanières et l’absence de nouveaux avantages à l’entrée sur le sol européen. Après cette entrée en matière, il s’est agi du «Rôle de l’Union européenne dans les négociations». «Il est souhaitable de ne pas se précipiter à signer l’APE sans évaluer la visibilité économique et sociale, mesurer les avantages et les inconvénients avant l’ouverture théorique de l’accord d’étape UE-Afrique centrale, qui entre en application avec le Cameroun le 6 août 2016», a-t-elle recommandé.

Fort de ce constat, Gynia Romulda Meyo m’Obiang a comparé les bénéfices de l’APE à ses effets pervers à l’horizon 2036. En matière de bénéfices, l’accord permettrait l’expansion des échanges entre les Etats et avec l’UE. Concernant les pertes, il engendrerait le creusement du déficit de la balance commerciale, l’éviction des productions nationales et la perte des recettes douanières. L’APE serait également source d’effets négatifs sur le développement monétaire et financier. «La viabilité de l’APE est égale aux effets bénéfiques moins les effets pertes ou coûts», a-t-elle lancé.

Quid du Gabon ? Gynia Romulda Meyo m’Obiang a rappelé, à cet effet, que le président de la République a été désigné pour parrainer les négociations en vue de la conclusion d’un APE régional complet et équilibré. «Conscient de la charge qui est la sienne en tant que pays parrain pour la poursuite de la négociation des APE, le Gabon reste favorable à une intégration régionale, compte tenu des efforts déployés en vue de diversifier et accroitre sa capacité à exporter», a analysé l’économiste. «L’économie gabonaise, dépendant fortement des recettes pétrolières, ne peut être compétitive sur le plan sous-régional et international en accentuant les ressources dans une économie à forte valeur ajoutée», a-t-elle, toutefois, reconnu.

Gynia Romulda Meyo m’Obiang a présenté les défis qui permettraient au pays de sortir d’une économie de rente, notamment les infrastructures ; l’agriculture intensive ; la transformation des matières premières ; la libéralisation des NTIC et ; le tourisme. «Les défis et les incertitudes de la signature d’un APE en Afrique centrale reposent sur la pertinence de son opportunité», a-t-elle résumé, se focalisant sur les critères de viabilité économique. «Dans cet ordre d’idées, la signature d’un APE régional, complet et équilibré recommanderait que les travaux menés par les experts du Comité régional de coordination (CRCN), dont la mission principale est d’harmoniser les positions nationales, soient orientés vers la diversification des offres de production en vue de favoriser les échanges intra-régionaux et minimiser la concurrence des produits en provenance de l’UE», a-t-elle conclu.


 source: Gabon Review