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Ouïgours : Américains et Européens s’unissent pour sanctionner la Chine

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Courrier International | 22 mars 2021

Ouïgours : Américains et Européens s’unissent pour sanctionner la Chine

L’Union européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada ont dénoncé le lundi 22 mars l’internement massif de musulmans ouïgours et pris des sanctions parallèles contre des responsables chinois de la province du Xinjiang. Pékin a immédiatement réagi en prenant des sanctions contre dix députés européens.

Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada ont “uni leurs efforts” pour sanctionner des responsables chinois en raison de “violations présumées des droits humains au Xinjiang”, rapporte The South China Morning Post.

Selon le quotidien hongkongais, cela pourrait conduire à une escalade dramatique “des tensions avec Pékin” et indique clairement que la nouvelle administration de Joe Biden “entend faire de ses alliances un outil puissant pour s’opposer à la Chine”.

The South China Morning Post cite ainsi le secrétaire d’État Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, qui a rappelé sa position sur le dossier du Xinjiang avant de se rendre à Bruxelles :

"En dépit de la condamnation internationale croissante, la république populaire de Chine continue de commettre un génocide et des crimes contre l’humanité au Xinjiang.”

D’après le quotidien, l’Union européenne a été la première à annoncer des sanctions, moins de trois mois après avoir conclu avec Pékin un accord bilatéral sur les investissements “qui doit encore être ratifié”. Ces sanctions visent quatre responsables chinois impliqués dans l’internement massif de musulmans ouïgours dans la province du Xinjiang, dont Zhu Hailun, considéré comme “l’architecte” de ce programme d’internement, indique The Guardian.

Européens et Britanniques ont “franchi le Rubicon”

Pour le journal britannique, en imposant des sanctions à un petit groupe de hauts fonctionnaires chinois, l’UE et le Royaume-Uni ont “franchi le Rubicon”. Il s’agit en effet des premières sanctions prises par les Européens contre des responsables chinois “depuis la répression sanglante de la place Tian’anmen en 1989”, observe The South China Morning Post.

Selon The Guardian, l’UE et le Royaume-Uni vont maintenant devoir contenir d’“éventuelles répercussions politiques et économiques”. La Chine a en effet immédiatement réagi en déclarant qu’elle sanctionnait dix députés européens et quatre entités de l’UE. Selon le quotidien, le député européen des Verts allemands Reinhard Bütikofer, très actif au sein de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (Ipac), un groupe qui tente de réformer l’approche des pays démocratiques vis-à-vis de la Chine, fait partie des cinq députés européens sanctionnés.

Ces contre-sanctions chinoises ont été annoncées “avant que le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis ne rendent publiques leurs propres sanctions ce lundi 22 mars”, précise The South China Morning Post.

Le gouvernement Biden a en effet ont annoncé ce lundi 22 mars des sanctions contre Wang Junzheng, responsable du Corps de production et de construction du Xinjiang, et Chen Mingguo, directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, pour “graves violations des droits humains”, rapporte CNN. Et ce quelques jours seulement après une vive altercation entre diplomates américains et chinois, lors d’une rencontre à Anchorage (Alaska).

Côté britannique, le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab a souligné que les sanctions adoptées contre les dirigeants chinois étaient le fruit d’un effort diplomatique “intense” entre les pays occidentaux concernés. Et qu’elles étaient selon lui pleinement justifiées :

"Les preuves de violations généralisées des droits humains au Xinjiang ne peuvent être ignorées.”


 source: Courrier International