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Signature des accords économiques entre Acp-UE et la Cédeao : les inquiétudes de la société civile sous-régionale

L’Option Infos 30/09/2008

Signature des accords économiques entre Acp-UE et la Cédeao : les inquiétudes de la société civile sous-régionale

La sous région ouest africaine se prépare à parapher un accord économique avec l’Union européenne en vue des échanges sur le plan commercial.

Mais ce cadeau d’or en apparence comporte des risques énormes que la Pascib et d’autres organisations de la société civile de la sous région ont su identifier. Elles tirent alors la sonnette d’alarme pour amener autorités et citoyens à mesurer les dangers éventuels que court l’économie des pays de la Cedeao.

La libre circulation des personnes et des biens continue d’être un véritable calvaire pour les populations de la zone Cedeao en dépit de la politique d’intégration amorcée par les Etats membres de la Cedeao. Et c’est dans ce contexte peu reluisant que la prochaine rencontre des pays ACP-UE se prépare à accélérer la signature d’un accord de partenariat économique qui va ouvrir le marché sous-régional à l’Europe. Au regard des conséquences négatives que comporte la démarche de l’Union Européenne et vu les conséquences possibles qu’elle peut avoir sur l’économie sous-régionale, les organisations de la société civile tirent la sonnette d’alarme à travers une caravane qui a démarré par les frontières bénino-nigériennes.

C’est donc pour évaluer les entraves aux frontières et les difficultés auxquelles sont confrontées les populations que cette caravane va continuer son périple pour se rendre aux frontières bénino-togolaises puis aux frontières entre le Togo et le Ghana. Il s’agira pour les organisations de la société civile réunies au sein de la Participation de la Plate Forme des Acteurs de la société civile au Bénin (Pascib), renforcée par une forte délégation nigérienne et d’autres structures de la société civile qui rejoindront le groupe, d’identifier les réels problèmes au niveau des frontières en qui concerne la libre circulation des personnes et des biens.

Les premiers constats ont déjà montré que bien que la Cedeao existe sur papier avec une zone de libre échange, avec des outils juridiques reconnus par l’ensemble des Etats membres, elle reste confrontées à des tracasseries et autres obstacles qui entravent la libre circulation des personnes et des biens. Le point de ces différents devront faire l’objet d’un rapport qui sera adressé aux structures de l’Union européennes et porté à la connaissance des acteurs du marché béninois et sous-régional.

Pour Aurélien Atindégla, Président de la Pascib-Bénin, les organisations de la société civiles ont pris la mesure de la situation et pensent jouer leur partition quitte au gouvernement de mesurer les conséquences de la signature d’un tel accord sur l’économie sous-régionale. Lawal Sayabou, coordonnateur du réseau des Ong de développement et association de la défense des droits de l’homme et de la démocratie (Rodaddhd), chef de la délégation nigérienne a, lui aussi, levé un coin de voile sur les dangers qui guettent l’économie sous-régionale. « Il nous faut être suffisamment armés et économiquement forts avant de penser à cette signature. Autrement, les conséquences seront dramatiques. », a-t-il souligné.

Inquiétudes et recommandations de la société civile

La tenue du sommet ACP-UE à Accra du 1er au 2 Octobre 2008, peut être l’occasion pour les Chefs d’Etat d’accélérer le processus, la date butoir de la signature étant fixée au 30 juin 2009, une date pour lequel le Bénin a pris un engagement. Pour la Pascib, les pays doivent d’abord travailler pour leur monnaie et le Tarif extérieur commun (Tec), un critère d’harmonisation qui va favoriser une intégration économique. Pour cela, les études sont en cours et les conclusions sont attendues. Même après les travaux de ces études, il reviendra aux pays de la sous-région ouest africaine d’expérimenter ce Tec.

Ces différentes inquiétudes pourront être partagées et débattues aux travaux préliminaires du grand rendez-vous d’Accra. A l’occasion, la Pascib va faire connaître ses observations et ses recommandations.

La caravane des peuples pour l’intégration régionale est la preuve que la société civile lutte à mettre en place un dispositif de suivi afin de veiller à la cohérence et à la synergie des actions de gouvernance et de politiques économiques.

Elle veut également informer de façon large l’opinion publique et les citoyens sur la situation des négociations avec l’Union européenne en ce qui concerne les accords économiques.

Cécil Ahouélété ADJEVI


 source: Africatime.com