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Vers une révision des Accords de libre-échange ?

Le360 | 29 mai 2019

Vers une révision des Accords de libre-échange ?

Par Fayçal Ismaili

Les Accords de libre-échange, notamment entre le Maroc et la Turquie, sont revenus sur la table lors d’un ftour organisé à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II de Casablanca. Sur toutes les lèvres, l’envie d’un nouveau modèle.

Quels bénéfices a bien pu tirer le Maroc de ses Accords de libre-échange (ALE), notamment avec la Turquie ? Un questionnement qui a été soulevé lors d’un ftour organisé à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II de Casablanca. Un sujet chaud évoqué trois semaines avant les élections présidentielles au sein de l’Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement (Amith).

Lors de la soirée, les opérateurs du secteur du textile, venus en nombre, ont une nouvelle fois dénoncé l’arrivée en masse de leurs homologues turcs, soutenus par leur gouvernement pour écouler en masse, ntamment, leurs produits issus du textile, comme le rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition de ce 30 mai, précisant qu’ils ont bénéficié d’une subvention de 50% sur la location du fonds de commerce, ainsi que sur le montant investi dans la campagne commerciale... Bref, la concurrence est déloyale et les conséquences catastrophiques.

Le problème du Maroc ? Selon le Pr Abdellatif Komat, doyen de la Faculté, le Royaume n’a pas mené la stratégie adéquate, à l’inverse de la plupart des Etats industrialisés qui ont œuvré tout d’abord pour la baisse des coûts de transport, avant d’ouvrir les frontières avec les autres pays... Une précipitation due à son envie d’ouverture commerciale vers le monde. Pour rappel, en 1996, le Maroc a signé des ALE avec pas moins 56 pays. Mais, comme le souligne le journal, la critique est aussi aux pratiques de dumping qui menacent les industriels, sans parler de la balance commerciale déficitaire. Pour exemple, la contre-performance enregistrée avec la Turquie a triplé en 3 ans, pour atteindre les volumes inquiétants de 12,4 milliards de dirhams en 2017…

Cependant, comme le soutient Karim Tazi, l’actuel président de l’AMITH, « ce n’est pas le principe des ALE qui est remis en cause mais leur gestion. Que reste-t-il du secteur textile puisqu’il a enregistré une perte de 20.000 emplois sans aucune réaction de la part des pouvoirs publics ? » En d’autres termes, comme le dit le quotidien, les règles ont été faussées. Le ministère ne le nie pas. Au contraire, il en est conscient… A suivre..


 source: Le360