L’ALENA permet-il la souveraineté alimentaire?

La Terre de chez nous | 7 février 2008

L’ALENA permet-il la souveraineté alimentaire?

Thierry Larivière

Le 2 janvier 1988, il y a 20 ans, le gouvernement Mulroney signait l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis (ALÉ). Quel est le bilan de ces 20 années du point de vue de l’agroalimentaire?

D’un côté, Commerce international Canada souligne que les échanges de marchandises ont doublé entre les trois pays signataire de l’ALENA (ajout du Mexique à l’ALÉ) de 1994 à 2006.

Les données commerciales d’Agriculture Canada (voir tableau) montrent une hausse majeure des exportations canadiennes de 3 à 16 milliards de dollars de 1988 à aujourd’hui. Le Québec n’est pas en reste avec une progression de 600 M$ à 2,3 milliards de dollars pendant la même période. La balance commerciale est devenue positive.

Le gouvernement canadien espère d’ailleurs élargir l’assiette de biens admis sans franchise de droits dans le cadre de l’ALENA, ce qui aura une incidence sur des échanges évalués aujourd’hui à 100 milliards de dollars. Ottawa veut notamment faciliter le commerce du porc, de l’acier, de l’électronique et des produits chimiques.

D’un autre côté, la National Farmers Union du Canada fait valoir que la hausse importante des échanges commerciaux agroalimentaires depuis 30 ans s’est accompagnée d’une chute presque constante du revenu net des agriculteurs canadiens. La NFU attribue cette situation à la perte de pouvoir des agriculteurs par rapport aux grandes entreprises dans un contexte de libre-échange.

Cette ouverture des frontières facilite en effet la concentration des entreprises multinationales et met en compétition plus directe tous les producteurs situés dans la zone de libre-échange. Il faut toutefois noter que l’ALÉ et l’ALENA n’ont pas vraiment érodé la protection des productions sous gestion de l’offre.

source : La Terre de chez nous

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