La Chine relance ses importations de bœuf en provenance de France dans un contexte de frictions commerciales sino-américaines

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China.org.cn | 26 juin 2018

La Chine relance ses importations de bœuf en provenance de France dans un contexte de frictions commerciales sino-américaines

La Chine a décidé de relancer ses importations de bœuf en provenance de France, ce qui pourrait entraîner une baisse de parts de marché pour les Etats-Unis dans un contexte de frictions commerciales entre les deux pays, ont indiqué mardi des experts.

La Chine a signé lundi un accord avec la France sur les importations de viande bovine, a rapporté Reuters en citant un cadre chinois.

Selon le fonctionnaire dont le nom n’a pas été divulgué, l’accord portait sur les exigences d’hygiène et d’inspection du bœuf français.

« La Chine est le deuxième plus grand importateur de bœuf au monde. C’est donc évidemment un grand marché pour nous. La classe moyenne chinoise compte 300 millions de personnes, ce qui est comparable à la population totale de l’Union européenne (500 millions de personnes), signe du grand potentiel de ce marché », a déclaré mardi au Global Times Dominique Langlois, responsable d’Interbev, une société qui représente l’ensemble de la filière bovine française de la ferme à la table.

Selon Reuters, la Chine est à présent le deuxième importateur mondial de viande de bœuf, avec des achats de près de 700 000 tonnes en 2017, pour une valeur de 3,3 milliards de dollars, soit un volume en hausse de 20 % en un an.

« La France voit clairement l’intérêt qu’elle a à récupérer des parts du marché chinois du bœuf dans le contexte de tensions commerciales sino-américaines », a déclaré Tian Yun, directeur du Centre de recherche de la société chinoise de macroéconomie, mardi 26 juin. Il a ajouté qu’en comparaison avec les autres pays européens désireux d’obtenir un accès à ce marché, la France est plus grande et plus susceptible de gagner des parts de marché.

En 2001, la Chine a interdit les importations de bœuf en provenance des pays européens en réponse à la crise de la maladie de la vache folle. L’interdiction a été étendue au bœuf américain en 2003, avant d’être levée en septembre 2016.

La France est le quatrième pays de l’UE après l’Irlande, les Pays-Bas et le Danemark, à exporter à nouveau de la viande bovine en Chine, selon un article publié mardi sur guancha.com.

« Le redémarrage des importations de bœuf en provenance de France est également une bonne opportunité pour la Chine de se tourner vers d’autres partenaires commerciaux, afin de limiter l’impact négatif de la capricieuse administration Trump », a souligné Ma Wenfeng, analyste senior chez Beijing Orient Agribusiness Consultancy. Il a ajouté que cette décision fait partie des mesures de rétorsion chinoises contre les Etats-Unis.

M. Ma a déclaré mardi au Global Times que cette décision correspond à l’engagement de la Chine d’augmenter ses importations agricoles en raison de la demande intérieure croissante pour des produits de haute qualité. La Chine envisage d’importer plus de produits agricoles en provenance de divers pays tant que ses normes d’hygiène et d’inspection sont respectées.

Selon lui, les mesures de rétorsion avancées par la Chine contre un grand nombre de produits américains, y compris le bœuf, aideront l’UE à prendre l’avantage dans les négociations avec la Chine par rapport aux Etats-Unis. Il a estimé que China Railway Express, qui fournit désormais une liaison ferroviaire pratique vers l’Europe, contribuera également à cela.

Cependant, Tian Yun précise que l’ouverture ne peut pas être unilatérale. « Si nous proposons d’acheter plus de produits à la France, ou à l’Union européenne, ces pays devront aussi faire une offre, car l’approche gagnant-gagnant est la seule façon de faire des affaires entre deux parties », a-t-il affirmé.

Lors d’une conférence de presse conjointe tenue à Beijing à la suite d’un dialogue économique de haut niveau, les dirigeants de la Chine et de l’UE se sont engagés à s’opposer fermement à l’unilatéralisme et au protectionnisme et à empêcher ces pratiques d’influencer l’économie mondiale ou de causer une récession.

Le communiqué publié à l’issue du dialogue de haut niveau note que les deux parties ont eu des entretiens francs et pragmatiques et ont avancé sur diverses questions, y compris en concluant un accord d’investissement bilatéral et en ouvrant un nouvel accès au marché des produits agricoles.

source : China.org.cn

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