Déclaration du représentant des États-Unis au commerce extérieur, M. Robert Lighthizer, lors de la séance plénière d’ouverture du Forum de l’AGOA 2018

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Medium | 11 juillet 2018

Déclaration du représentant des États-Unis au commerce extérieur, M. Robert Lighthizer, lors de la séance plénière d’ouverture du Forum de l’AGOA 2018

Bienvenue au forum de l’AGOA de cette année. Je suis très heureux d’être parmi vous ce matin. Le thème de ce forum de l’AGOA est : « Forger de nouvelles stratégies pour le commerce et l’investissement entre les États-Unis et l’Afrique ». J’aimerais consacrer le temps qui m’est imparti pour aborder avec vous une nouvelle stratégie très spécifique : le souhait de l’administration Trump de négocier un modèle d’accord de libre-échange avec un pays d’Afrique subsaharienne.

Depuis longtemps, les États-Unis souhaitent que les pays bénéficiaires de l’AGOA atteignent ce stade où il nous serait possible de parler d’un cadre global et plus permanent pour approfondir nos relations. En effet, l’AGOA a été conçue pour encourager un alignement autour de meilleures pratiques afin d’ouvrir la voie à un accord de libre-échange entre les États-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne. Notre Congrès l’a réaffirmé lors de la reconduction de l’AGOA en 2015, en demandant expressément au représentant des États-Unis au commerce extérieur de poursuivre les négociations d’accords de libre-échange avec les pays éligibles à l’AGOA. En partie en raison du succès de l’AGOA, nous croyons que beaucoup d’entre vous ont atteint ce stade où nous pourrions entamer des négociations en matière d’accords de libre‑échange. Si vous le souhaitez, nous sommes de notre côté impatients d’entamer la prochaine étape logique de notre relation.

Permettez-moi de commencer par expliquer pourquoi je crois que le moment est particulièrement opportun pour cette initiative et pourquoi elle s’impose logiquement, à la fois pour les États-Unis et l’Afrique subsaharienne.

Le voyage que j’ai fait au Forum de l’AGOA au Togo l’année dernière, les opportunités que j’ai eues de rencontrer mes collègues ministres du Commerce du continent et les consultations que j’ai eues avec le Congrès, les chefs d’entreprise et d’autres acteurs m’ont convaincu qu’un approfondissement de la relation commerciale entre les États-Unis et l’Afrique est essentiel pour les intérêts américains et africains. Il s’agit d’un objectif commun aux deux parties.

À l’heure actuelle, notre engagement en matière de commerce et d’investissement est centré sur l’AGOA. Je sais que vos gouvernements accordent une grande valeur à ce programme. Il en va de même en ce qui nous concerne. Depuis sa promulgation en 2000, la loi a eu un impact important et positif sur le commerce entre les États-Unis et l’Afrique. L’AGOA a également encouragé des réformes qui ont permis de promouvoir des économies fondées sur des règles et axées sur le marché, et qui ont favorisé l’intégration régionale.

Il y a à peine deux semaines, mon bureau a publié un rapport sur la mise en œuvre du programme AGOA au cours de ces deux dernières années. Le rapport a souligné plusieurs de ces réalisations. Mais le rapport confirme également ce que j’ai entendu dire de la part de beaucoup d’entre vous l’année dernière, à savoir que si l’AGOA a certes apporté des avantages importants, il reste encore beaucoup à faire pour réaliser pleinement le potentiel du commerce entre les États-Unis et l’Afrique.

Les droits de douane préférentiels à sens unique ne peuvent réaliser des merveilles lorsqu’il s’agit de stimuler le commerce et l’investissement. L’équation a bien plus de composantes que le simple fait de savoir où les entreprises décident d’investir et de faire des affaires. Les entreprises américaines apprécient des règles de conduite claires et un environnement commercial sain. La reconduction de l’AGOA jusqu’en 2025 nous offre une occasion unique de mettre à profit les quelques prochaines années pour nous projeter en avant et aller au-delà de ce seul programme.

Pour être clair, les États-Unis n’abandonnent pas l’AGOA à court ou à long terme. Mais il existe des raisons impérieuses de promouvoir un cadre de commerce et d’investissement global qui soit plus permanent pour régir le commerce entre les États-Unis et l’Afrique.

Premièrement, les entreprises américaines reconnaissent de plus en plus que la croissance de l’Afrique présente d’immenses opportunités. Au cours de ces quelques dernières années seulement, de nombreuses entreprises américaines qui n’avaient jamais eu de présence significative sur le continent y ont fait des investissements importants. Ces entreprises vont de Kellogg’s Cereal à Marriott Hotels, en passant par Prudential Insurance et PVH, l’une des plus grandes sociétés de confection vestimentaire au monde. Je suis tout aussi encouragé par de nombreuses petites et moyennes entreprises américaines qui cherchent également à faire des affaires à l’échelle du continent.

Deuxièmement, comme vous le savez bien mieux que moi, il y a un besoin croissant d’infrastructures et d’autres projets de développement en Afrique pour permettre la poursuite de la croissance économique et faire en sorte que l’Afrique puisse avoir accès aux marchés mondiaux. Les États‑Unis — et en particulier les entreprises américaines et la diaspora africaine aux États-Unis — sont bien placés pour contribuer à ces efforts.

Troisièmement, de nombreux pays africains ont déjà signé des accords de libre-échange avec certains des plus grands concurrents commerciaux des États-Unis, comme l’UE et la Chine. Beaucoup de ces concurrents investissent également massivement en Afrique subsaharienne. Mon sentiment, cependant, est que beaucoup d’entre vous reconnaissent la valeur de la diversification de vos liens commerciaux, et je sais que vous avez conscience de ce que les entreprises américaines apportent, en termes de qualité, en matière de produits et de services de pointe, ainsi que de pratiques commerciales fiables et renommées.

Quatrièmement, le fait d’établir un cadre de commerce et d’investissement plus stable, permanent et mutuellement avantageux avec les États-Unis pourrait transformer l’Afrique. L’avantage le plus tangible pour les pays qui concluent des accords de libre-échange avec nous est qu’ils pourraient profiter de façon permanente des bienfaits de l’AGOA, tout en bénéficiant de la certitude dont les entreprises ont besoin pour prendre des décisions commerciales à long terme. Un accord de libre-échange avec les États-Unis témoignera également sans équivoque d’un engagement en faveur de normes élevées de transparence et de respect de la légalité, ce qui est essentiel pour attirer les investissements des entreprises.

J’espère que ce Forum et les échanges avec nombre d’entre vous aideront à éclairer notre approche. Notre réflexion actuelle repose sur trois objectifs principaux : (1) conclure un accord bilatéral avec un partenaire volontaire ; (2) veiller à ce que cet accord soit conçu de manière à pouvoir servir de modèle à l’avenir à d’autres partenaires enthousiastes en Afrique subsaharienne ; et (3) s’assurer que l’accord type renforcera l’intégration régionale et continentale en Afrique.

Permettez-moi de conclure en soulignant que nous sommes enthousiastes à l’idée de conclure avec succès un accord de libre-échange avec un pays africain. Nous croyons qu’il s’agira d’une bonne chose, tant pour les États-Unis, que pour le partenaire de l’accord de libre-échange, et en définitive, l’Afrique.

Ce ne sera certes pas un processus facile, mais je pense que ça en vaut la peine.

Plusieurs d’entre vous ont manifesté de l’intérêt pour cette initiative et j’encourage d’autres personnes intéressées à entrer en contact avec mon bureau. Nous n’avons pris aucune décision finale sur le ou les pays avec lesquels nous négocierons pour élaborer un modèle d’accord. Mais je peux vous dire ceci : nous sommes sérieux et avons l’intention d’agir rapidement. J’espère être bientôt en mesure d’annoncer des pourparlers préliminaires.

J’invite maintenant mon éminent coprésident, le ministre Adan Mohamed, à faire part de ses réflexions, puis nous ouvrirons le débat à l’auditoire. Merci beaucoup.

source : Medium

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