Accord d’association : Algérie - UE, quel bilan ?

El Moudjahid | 31 octobre 2019

Accord d’association : Algérie - UE, quel bilan ?

La conclusion de l’accord d’association avec l’Union européenne n’a fait que consolider la position commerciale de l’UE au détriment des intérêts économiques de l’Algérie. Un déséquilibre qui traduit l’iniquité d’un accord, mais aussi, ses retombées futures sur le pays avec la mise en œuvre, en 2020, de la zone de libre échange avec le partenaire européen.

Aussi, cette tendance à l’approfondissement du déficit de la balance commerciale, hors hydrocarbures, avec l’UE, a pris une cadence ascendante depuis l’entrée en vigueur de l’accord en septembre 2005 alors que, les engagements européens au plan des IDE sont restés au stade des intentions. C’est le ministre du Commerce qui vient de rappeler ce constat lors du sommet UE-Monde arabe en affirmant que «les objectifs de cet accord se sont concrétisés davantage dans le domaine commercial, sans qu’ils s’étendent aux autres domaines dits importants au sein des défis fixés» dans le cadre de cet accord. M. Saïd Djellab a plaidé, par conséquent, pour le renforcement des accords de partenariat avec l’UE, par de «nouveaux outils» permettant de transférer les investissements directs et ne pas limiter la coopération aux échanges commerciaux. Aussi, il est attendu que le recadrage de l’accord par «de nouveaux outils», contribue à «renforcer la diversification de l’économie algérienne, à travers l’entrée des investissements étrangers directs à même de réaliser une répartition équitable des acquis, en termes de croissance et de développement socioéconomique, entre les partenaires».

Mais la question centrale qui se pose aujourd’hui est de savoir comment faire face aux conséquences de l’ouverture, sans conditions, de notre marché aux flux des marchandises provenant des pays de l’Union européenne étant donné qu’elles seront totalement exonérées des droits de douane dès janvier 2020. Un démantèlement tarifaire total tel que convenu par les clauses de cet accord, signé en 2002 et, qui aura certainement un impact très négatif sur notre économie déjà fragilisée dans sa structure et, vulnérable de par la faiblesse de sa résilience. Des défis nouveaux qui impacteront davantage notre équilibre socioéconomique dans un contexte, notamment politique, loin d’être favorable au pays. L’Algérie devra, par conséquent insister sur l’impératif de renégocier ses intérêts sur une base plus équitable, l’accord qui n’est pas une fin en soi, offre une marge pour revoir certaines clauses et, reconsidérer le contexte de la coopération bilatérale, pour la resituer dans un cadre plus équilibré et en phase avec les objectifs économiques du pays.

En fait, l’enjeu premier consiste aujourd’hui à sortir le pays de l’emprise des hydrocarbures par la diversification de l’économie. Dans cette optique, l’Union européenne est appelée à apporter sa contribution qui doit être consacrée à travers des investissements directs, en plus de l’assistance technique. Il s’agira également de donner une meilleure visibilité à cette coopération en ciblant cette fois-ci les priorités, et en imprégnant plus d’efficience et d’efficacité à ce partenariat.

Mais faudra-t-il pour autant que la vision soit partagée sur les enjeux et que l’engagement politique soit réel.

source : El Moudjahid

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