La signature du RCEP aura lieu début 2020, annonce la Thaïlande

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Le Petit Journal | 4 novembre 2019

La signature du RCEP aura lieu début 2020, annonce la Thaïlande

Après un nouveau un coup dur porté par l’Inde sur les derniers rounds de négociations, la Thaïlande a déclaré dimanche que les pays de l’ASEAN s’étaient engagés à signer l’accord sur le RCEP d’ici février 2020 afin de créer ce qui pourrait devenir la plus grande zone de libre-échange du monde.

A l’entame, ce week-end, du sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à Bangkok, d’aucuns espéraient pouvoir finaliser d’ici la fin de cette année les négociations du partenariat économique régional (RCEP) entre 16 pays pesant ensemble un tiers du produit intérieur brut mondial.

Mais la déclaration de clôture de la présidence de l’ASEAN, dimanche soir, a indiqué que le groupe des dix pays se félicitait de "son engagement à signer l’accord RCEP en 2020".

"Cela contribuera grandement à un système d’échange commercial international ouvert, inclusif et fondé sur des règles, ainsi qu’au développement de chaînes de valeurs."

L’accord, dont les négociations trainent depuis plusieurs années, a trouvé récemment un nouvel élan avec la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine qui a assommé la croissance économique régionale, la faisant chuter à son niveau le plus bas depuis cinq ans.

"La conclusion imminente des négociations du RCEP jettera les bases de l’intégration économique de l’Asie de l’Est", a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères à la presse, après la rencontre entre le Premier ministre Li Keqiang et les dirigeants d’Asie du Sud-Est.

Mais le Premier ministre indien, Narendra Modi, n’a même pas évoqué les pourparlers du RCEP lors d’un discours d’ouverture d’une réunion avec les dirigeants de l’ASEAN, parlant uniquement de revoir l’accord commercial existant entre l’ASEAN et l’Inde.

Il n’a pas non plus mentionné le bloc de 16 pays dans des publications sur Twitter après avoir rencontré les dirigeants thaïlandais et indonésien.

Un responsable du ministère indien des Affaires étrangères a par la suite déclaré lors d’une conférence de presse "Traitons toutes les questions du RCEP demain".

Les pays de l’ASEAN avaient espéré qu’au moins un accord provisoire pourrait être annoncé lundi.

Mais les inquiétudes de l’Inde vis-à-vis de possibles vagues massives d’importations chinoises persistent. Une personne proche des négociations par New Delhi a fait savoir que de nouvelles demandes "difficiles à satisfaire" avaient été formulées la semaine dernière.

L’impact de la guerre commerciale

Les négociateurs se sont réunis dimanche soir pour tenter de parvenir à un accord, a déclaré à la presse Narumon Pinyosinwat, porte-parole du gouvernement thaïlandais.

"Nous n’avons pas encore de conclusion. Dès qu’il y en aura une, elle sera annoncée", a-t-elle déclaré. "Les ministres du Commerce discutent toujours des questions en souffrance. La signature est attendue vers février de l’année prochaine".

Le Premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-O-Cha, a déclaré dimanche à l’ouverture officielle du sommet de l’ASEAN que les 16 pays du bloc commercial en devenir devraient se mettre d’accord cette année afin de stimuler la croissance économique, le commerce et les investissements.

Il a mis en avant les risques de "frictions commerciales" et de "concurrence géostratégique" dans la région.

Certains pays ont évoqué l’idée d’avancer sans l’Inde pour former un bloc incluant également le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Mais le ministre thaïlandais du Commerce, Jurin Laksanawisit, a déclaré dimanche à Reuters que l’Inde ne s’était pas retirée.

Un autre intérêt pour les pays de l’ASEAN à avoir un poids-lourd comme l’Inde dans le partenariat commercial consiste à réduire la domination chinoise.

Rivaux de longue date, la Chine et l’Inde, qui ont mené une guerre frontalière en 1962, se sont affrontés verbalement ces derniers jours après la décision de l’Inde de révoquer formellement l’autonomie constitutionnelle de l’État du Cachemire.

La décision américaine d’envoyer une représentation minimale aux sommets asiatiques de Bangkok laisse certains pays de la région à considérer que l’on ne plus compter sur les États-Unis pour jouer le rôle de contrepoids à la puissance régionale croissante de la Chine.

A défaut du président Donald Trump ou du vice-président Mike Pence, la délégation des États-Unis à Bangkok est emmenée par le secrétaire au Commerce Wilbur Ross et le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Robert O’Brien.

La porte-parole thaïlandaise a annoncé que seuls trois dirigeants de l’ASEAN se joindraient à la délégation américaine pour le sommet US-ASEAN.

avec Reuters

source : Le Petit Journal

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