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Algérie-UE : un protocole d’accord sera signé fin mai

La Nouvelle République | 18-05-06

Coopération énergétique Algérie-UE
Un protocole d’accord sera signé fin mai

Le domaine de l’énergie est maintenant un des principaux volets de la coopération institutionnelle établie entre l’Algérie et l’Union européenne dans le cadre de l’accord d’association qui lie les deux parties.

C’est un des résultats de la première session, tenue mardi à Bruxelles, du Conseil d’association Algérie-Union européenne (UE), une institution commune, au niveau ministériel, créée par l’accord d’association. En effet, alors qu’il n’était pas couvert à l’origine par l’accord d’association, le secteur de l’énergie fera l’objet d’un dialogue de haut niveau et un protocole d’accord est prévu à la fin de ce mois pour définir les objectifs, les attentes et les modalités de la mise en oeuvre d’un «partenariat énergétique stratégique» entre l’UE et l’Algérie. Ce document constituera l’aboutissement de discussions techniques menées entre le ministère algérien de l’énergie et l’exécutif européen.

Des infrastructures gazières relient déjà les zones de production sud-méditerranéennes aux centres de consommation européens en transitant par des pays méditerranéens. Le gazoduc Maghreb-Europe partant de l’Algérie, traversant le Maroc et desservant l’Espagne et le Portugal, et le gazoduc partant de l’Algérie, passant par la Tunisie et desservant l’Italie, connaissent des expansions de capacité. Des sources algériennes indiquent que pour être en phase avec la nouvelle dynamique de la demande mondiale de gaz et de celle de l’Europe en particulier, et compte tenu du niveau de ses réserves gazières et des perspectives de leur évolution, l’Algérie s’est fixée comme objectif d’exporter 85 Gm3 de gaz à l’horizon 2010. Les infrastructures actuelles seront renforcées par deux projets : Medgaz et Galsi. Le Medgaz reliera, au début 2009 si tout se passe bien, l’Algérie directement à l’Espagne par voie sous-marine et permettra de livrer du gaz aux autres pays européens. Le projet de gazoduc Galsi reliera l’Algérie au Nord de l’Italie via la Sardaigne. Notons que les câbles électriques qui compléteront ces gazoducs pour l’exportation d’électricité seront interconnectés au réseau européen.

De plus, un projet de gazoduc transafricain, qui s’inscrit dans la Nouvelle initiative pour le développement durable en Afrique (NEPAD), reliera Abuja (Nigeria) à la côte méditerranéenne et contribuera à l’approvisionnement gazier de l’Europe.

La future zone de libre-échange, prévue dans l’accord d’association, met en évidence la mise en place d’une politique énergétique euro-méditerranéenne, comprenant, notamment, la modernisation des infrastructures existantes et la réalisation de nouveaux projets d’infrastructure d’intérêt commun liés à l’anneau méditerranéen du gaz. Les évaluations récentes faites par les experts confirment la tendance de la forte pénétration du gaz dans les différents usages et indiquent une importante progression de la demande en gaz.

L’Algérie est appelée à jouer un rôle stratégique croissant dans la nouvelle politique européenne de l’énergie, notamment en matière de gaz naturel liquéfié (GNL) qui est une des priorités de cette politique.

Outre l’énergie, d’autres dossiers ont été discutés au cours de la réunion du Conseil d’association Algérie-UE. M. Bedjaoui, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, s’est déclaré satisfait des résultats de cette première session marquée par un «niveau de confiance et de coopération réel». Le ministre algérien a relevé l’appui de l’UE aux réformes économiques et à la mise à niveau dans les domaines aussi variés que l’éducation, la recherche, les services, les infrastructures et les secteurs de la justice.

L’accord d’association sera adapté afin de permettre l’extension de sa ratification aux 10 pays d’Europe de l’Est et centrale qui ont adhéré à l’UE en mai 2004.

L’UE a renouvelé son soutien à l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce et s’est engagée à ouvrir les discussions sur l’attribution des visas, une question classée «prioritaire» par M. Bedjaoui. Quant à Mme Ursula Plassnik, ministre autrichienne des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence de l’UE, elle a souligné que l’UE «encourage à poursuivre» les réformes en Algérie et promet d’être dans ce cadre «un partenaire fiable», car l’Algérie est une «partie importante pour la sécurité, la stabilité et la coopération en Méditerranée».

18-05-2006

M’hamed Rebah


 source: La Nouvelle République