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La Chambre des communes adopte un accord de libre-échange avec l’Ukraine

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Radio-Canada | 7 février 2024

La Chambre des communes adopte un accord de libre-échange avec l’Ukraine

Les députés de la Chambre des communes ont adopté mardi un nouvel accord de libre-échange avec l’Ukraine. Tous les élus ont voté en faveur du traité, sauf les conservateurs.

Pour la ministre du Commerce international, Mary Ng, il s’agit d’"un accord de libre-échange modernisé qui permettra aux entreprises canadiennes de participer plus activement à la reconstruction de l’Ukraine. "

Les conservateurs affirment de leur côté qu’ils soutiennent l’Ukraine, mais qu’ils s’opposent à cet accord afin de protester contre la tarification du carbone.

En effet, l’accord appelle l’Ukraine et le Canada à promouvoir la tarification du carbone. Le système canadien a été créé en 2019, tandis que l’Ukraine applique une tarification du carbone depuis 2011.

"C’est totalement inacceptable de saisir cette occasion-là d’un moment de faiblesse d’un pays qui a besoin d’aide pour tenter d’imposer son programme idéologique", a jugé mardi le député conservateur Luc Berthold.

On ne peut pas supporter un accord de libre-échange avec l’Ukraine qui va imposer une taxe carbone et qui n’aidera pas l’Ukraine à faire face à ses ennemis russes.
Une citation de Luc Berthold, député conservateur

Pierre Poilievre reste prudent

Le chef conservateur Pierre Poilievre a évité de dire s’il croit que le Canada envoie trop d’aide à l’Ukraine.

Ce faisant, il prête flanc aux libéraux, qui accusent Pierre Poilievre d’être influencé par la droite républicaine aux États-Unis qui bloque l’aide à l’Ukraine.

Le député libéral Yvan Baker a par exemple estimé mardi que les conservateurs ont "abandonné" l’Ukraine.

Pour Pierre Poilievre, la solution pour aider l’Ukraine repose plutôt sur l’exploitation de combustibles fossiles. "On a mille milliards de pieds cubes de gaz naturel. On peut vendre ça pour réduire la dépendance européenne envers la Russie", a-t-il souligné.

Par ailleurs, M. Polilievre propose notamment d’envoyer de vieux obus canadiens à Kiev, une façon, selon lui, de maintenir l’aide tout en réduisant la facture.

"Ça va nous sauver de l’argent, en fait, parce que ça allait coûter cher de les détruire. On donne ça à l’Ukraine pour combattre la Russie. Est-ce que ça coûte cher de le faire? Non", a-t-il expliqué.

L’appui à l’Ukraine est en baisse au pays

Un récent sondage Angus Reid indique que 25 % des Canadiens trouvent que le Canada en fait trop pour aider l’Ukraine dans son combat contre la Russie. Chez les électeurs conservateurs, cette proportion monte à 43 %.

La diaspora ukrainienne s’inquiète que cette baisse d’appui dans la population ait des effets négatifs sur les engagements du gouvernement.

Anastasiia Moskaluk et Alina Lavrynets ont de la famille qui se bat au front. Selon elles, un soutien vacillant aurait des conséquences néfastes.

"Ce sont les garçons, les jeunes hommes qui risquent chaque moment, chaque seconde", indique Mme Lavrynets.

"Je pense que l’Ukraine, seule, comme telle, elle ne sortira pas toute seule de la guerre", se désole de son côté Alina Moskaluk.

Mais la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, assure que l’appui du gouvernement canadien à l’Ukraine demeure ferme.

"Nous sommes là pour soutenir les Ukrainiens contre un régime autocratique, extrêmement dangereux qui est la Russie qui est également notre voisin dans l’Arctique", a affirmé Mme Joly qui vient juste de revenir d’un voyage à Kiev.


 source: Radio-Canada