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Manifestation contre les accords de libre-échange Inde-Europe

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Mobilisation le 2 mars 2011 à New Delhi (Getty Images)

ActUp Paris : 28 février 2011

Manifestation contre les accords de libre-échange Inde-Europe
Delhi (Inde) // mercredi 2 mars

Grande manifestation contre les accords de libre-échange Inde-Europe pour sauver les génériques et l’accès aux soins en Inde et dans le monde.
 Départ à 10 h 30 de Ramlila Ground, arrivée à Jantar Mantar
 Conférence de presse à 14 h au Foreign Correspondents’ Club of South Asia, AB-19, Mathura Road, New Delhi 110001

Quel événement ?

Mercredi 2 mars, plusieurs milliers de personnes, parmi lesquelles des séropositifVEs, des usagerEs de drogues et des activistes, manifesteront à Delhi. Ils et elles viendront de toute d’Inde, du Népal, de la Thaïlande, de l’Indonésie, des Philippines, et d’autres pays de la Sous-région sud-est asiatiques. Les manifestantEs protesteront contre les accords de libre-échange entre l’Inde et l’Europe qui vont altérer la capacité du pays à produire et exporter des génériques, remettant en cause l’accès aux soins dans le monde entier. Les manifestantEs demanderont à être reçues par leur gouvernement et par les représentantEs de l’Union Européenne à Delhi.

La manifestation sera suivie d’une conférence de presse à laquelle participeront le rapporteur spécial de l’ONU pour la santé Arnand Grover, et des représentantEs des associations organisatrices.

Pourquoi cette manifestation ?

L’Inde dispose d’une industrie de médicaments génériques de pointe et d’une législation qui lui ont permis d’être la pharmacie des pays pauvres ou émergents, en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique. La mise en concurrence entre les médicaments de marque et les médicaments génériques au début des années 2000 a permis de réduire le coût des traitements à moins de 100$ par an et par malade. L’Inde est aujourd’hui le premier producteur de génériques au monde. Cette capacité à produire et exporter des génériques doit être préservée, la vie de millions de personnes à travers le monde en dépend. Comme elles savent l’accès à leur traitement menacé, des personnes séropositives venues de toute l’Asie se rendront ce jour à Delhi.

La commission européenne et l’Inde espèrent finaliser l’accord au cours du printemps 2011. Un nouveau round de négociations doit avoir lieu à la fin du mois de mars. L’accord contient de nombreuses mesures qui, sous prétexte de renforcer la protection des brevets [1], vont rendre plus difficiles, voire impossibles, la production et l’exportation de génériques. L’accord actuel prévoit également une l’augmentation de la durée de protection des données de recherches cliniques, la "data exclusivity". Cette disposition aura des conséquences désastreuses.

Résultats : des personnes vivant avec le VIH dans des pays pauvres ou émergents risquent de se voir privées de leur traitement, comme leur pays ne pourra plus se fournir auprès de l’Inde et sera contraint d’acheter des médicaments de marque, beaucoup plus chers. D’une façon générale, les progrès dans l’accès aux soins contre le sida, le paludisme et la tuberculose seront remis en cause. Rappelons que ces trois pandémies tuent à elles seules 15 000 personnes par jour.

Ces accords, dont le contenu est décisif pour la santé mondiale, ne font l’objet d’aucun débat public dans les pays d’Europe. Un tel débat, pourtant indispensable, n’est possible que si les médias se font l’écho de la situation et des inquiétudes des personnes vivant avec le VIH, et au-delà, de celles concernées par une véritable solidarité internationale.

Footnotes:

[1Les mesures dénoncées par les manifestantEs seront présentées lors de la conférence de presse et reprises dans un dossier de presse mercredi 2 mars.


 source: ActUp Paris