bilaterals.org logo
bilaterals.org logo
   

La Serbie signe un accord de libre-échange avec la Chine, en attendant de rejoindre l’UE

La Tribune | 18 octobre 2023

La Serbie signe un accord de libre-échange avec la Chine, en attendant de rejoindre l’UE

La Serbie a signé mardi à Pékin un accord de libre-échange avec la Chine, devenue son deuxième partenaire commercial et un de ses plus importants investisseurs étrangers. Un événement « d’importance historique », qui sera toutefois de courte durée, puisque l’accord prendra fin lorsque le pays aura rejoint l’Union européenne. Reste qu’il est dans l’attente depuis plus de 10 ans et que la date de son adhésion n’est pas encore fixée.

Les liens se resserrent entre la Serbie et la Chine. Les deux pays ont signé mardi 17 octobre un accord de libre-échange. Ce dernier, qui concernera des milliers de produits des deux parties selon les médias serbes, a été conclu lors du forum des « Nouvelles routes de la soie » (appelé officiellement « La ceinture et la route »), un événement diplomatique majeur qui accueille jusqu’à ce mercredi les représentants de quelque 130 pays.

« C’est une grande chose réalisée pour la Serbie et j’en suis très fier », a déclaré à la presse serbe depuis Pékin le président serbe, Aleksandar Vucic, qui a assisté avec son homologue chinois Xi Jinping à la signature de cet accord par les ministres du Commerce des deux pays. Et le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, d’ajouter : « C’est un événement d’importance historique pour la Serbie ».

Un accord de courte durée ?

Cet accord de libre-échange sera bénéfique, notamment pour les arboriculteurs serbes, les producteurs de miel et de vin, ainsi que pour l’industrie pharmaceutique, a énuméré le chef de l’État serbe. Il devrait entrer en vigueur d’ici mai ou juin, a expliqué ce dernier, en admettant que son pays devra y renoncer lors de l’adhésion, un jour, à l’UE. « Mais on n’en est pas là », a-t-il dit. « Nous devons savoir vivre aussi avant l’adhésion à l’UE. Nous devons penser à notre pays, à nos enfants, à notre avenir ».

La Serbie est candidate pour intégrer les Vingt-Sept - à l’instar de quatre autres pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie, Macédoine du Nord, Monténégro), de l’Ukraine et de la Moldavie.

Reste qu’aucun calendrier n’est pour le moment établi. Fin août, le président du Conseil européen, Charles Michel, avait déclaré que l’UE doit être prête à intégrer de nouveaux membres « d’ici 2030 ». Une longue attente pour la Serbie, qui a obtenu le statut de candidat en... 2012. Ce que la Première ministre serbe Ana Brnabic avait d’ailleurs regretté fin août et qui a, selon elle, nourri l’euroscepticisme dans son pays.

« Nous sommes géographiquement, culturellement, économiquement européens », avait-elle insisté, appelant les Vingt-Sept à « franchir le pas et à prendre une décision politiquement courageuse pour intégrer les Balkans occidentaux à la famille européenne ».

D’ici là, les producteurs serbes seront dans une position plus favorable sur le marché chinois que leurs concurrents du bloc européen, a en tout cas affirmé mardi le président serbe, à l’issue d’un entretien avec le président chinois.

La Chine mise sur les Balkans

L’Union européenne dans son ensemble reste le premier partenaire commercial de la Serbie (38,9 milliards d’euros en 2022), avec en tête l’Allemagne (8,19 milliards d’euros), selon l’Institut serbe des statistiques. La Chine arrive en deuxième position, avec 5,8 milliards d’euros d’échanges l’année dernière, mais avec une balance commerciale très défavorable pour la Serbie.

« J’ai prié pour encore plus d’investissements chinois. C’est important pour nous, car en 2022 nous avons eu environ 1,5 milliard d’euros d’investissements de l’UE et 1,43 milliard de la Chine. La Chine augmente sensiblement ses investissements dans notre pays », s’est félicité Aleksandar Vucic.

Preuve à l’appui avec l’annonce, en septembre dernier, de 3,8 milliards de dollars d’investissements chinois dans une mine de cuivre et d’or de la région de Bor, dans l’est du pays. Ils proviennent de la société d’État chinoise Zijin Mining, qui exploite ce site depuis plusieurs années en Serbie. La Chine a investi ces dernières années des milliards d’euros en Serbie et dans les pays voisins dans les Balkans, dans des projets d’infrastructure et d’énergie, dans l’objectif d’étendre son empreinte économique dans cette partie de l’Europe.

(Avec AFP)


 source: La Tribune.fr