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ZLECAf: des produits chimiques et agroalimentaires tunisiens sur des marchés africains

L’Economiste Maghrébin | 1 décembre 2023

ZLECAf: des produits chimiques et agroalimentaires tunisiens sur des marchés africains

La Tunisie a déjà délivré 22 certificats d’origine de l’Accord de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour exporter des produits chimiques et agroalimentaires vers le Cameroun et la Tanzanie.

C’est ce qu’a déclaré le sous-directeur à la direction de coopération avec les pays et organisations africains au ministère du Commerce et du Développement des exportations, Fakhri Bouzayen.

Intervenant lors de la 8ème matinale de l’export sur le thème “Les accords ZLECAf et COMESA : état des lieux et nouvelles perspectives pour les exportations tunisiennes” tenue vendredi 1er décembre 2023 au siège du CEPEX, il a précisé que le certificat d’origine est un élément clé pour l’entrée en vigueur effective de l’accord. Il permettra aux sociétés exportatrices de bénéficier des réductions de droits de douane qui devront être supprimés, à partir du 1er janvier 2026.

Commerce guidé

Les règles d’origine couvrent actuellement 87,7% des lignes tarifaires, a-t-il indiqué, ajoutant que les chapitres qui ne sont pas entièrement couverts par ces règles sont les textiles et vêtements et les voitures automobiles, tracteurs, cycles et autres véhicules terrestres, leurs parties et accessoires.

Pour rappel, la Tunisie, qui a adhéré à l’initiative “Commerce guidé” lancée le 7 octobre 2022 par le secrétariat de l’Accord sur la ZLECAf, fait partie des 8 premiers pays africains (Egypte, Ghana, Cameroun, Rwanda, Kenya, Tanzanie et l’île Maurice) qui se préparent à lancer la ZLECAf, et ce, dans le cadre de ladite initiative.

Une mise en œuvre difficile

De son côté, le chef de division renforcement des capacités et formation en matière douanière au secrétariat de la ZLECAf, Chawki Jaballi, a affirmé que la mise en œuvre de l’Accord ZLECAf sera complexe, compte tenu du grand nombre et des divers stades de développement économique des pays membres.

Pour le responsable, il est impératif de combler les lacunes en matière d’informations commerciales et de travailler avec le secteur privé afin de garantir la réussite de la ZLECAf.

Jaballi a présenté, à cette occasion, un ensemble d’instruments opérationnels de la ZLECAf tels que le Système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS), le manuel des règles d’origine (guide pour l’opérationnalisation de l’accord), le mécanisme de notification, de surveillance et d’élimination des obstacles non tarifaires (African Continental Free Trade Area).

La ZLECAf a pour objectifs d’éliminer les barrières commerciales et de stimuler le commerce intra-africain, de faire progresser le commerce de la production à valeur ajoutée dans tous les secteurs de services de l’économie africaine et de favoriser l’industrialisation, la création d’emplois et l’investissement en vue de renforcer la compétitivité de l’Afrique à moyen et long terme.

Le PDG du CEPEX, Mourad Ben Hassine, a, pour sa part, souligné que le potentiel inexploité en Afrique est estimé à environ 1,2 milliard de dollars.

Les opportunités d’exportation inexploitées représentent environ 61% en Afrique du Nord (754 millions de dollars), 22% en Afrique de l’Ouest (soit environ 270 millions de dollars), 8% en Afrique de l’Est (94 millions de dollars), a-t-il encore fait savoir.

“Le continent africain offre, aujourd’hui, plein d’opportunités d’autant plus que la part de l’Afrique subsaharienne dans les exportations tunisiennes, à fin octobre 2023, ne représente que seulement 2,6%”, a-t-il affirmé.

La ZLECAf est entrée en vigueur en mai 2019. Et la Tunisie a ratifié l’accord le 7 août 2020. C’est l’un des projets phares de l’Union africaine (UA) qui vise à renforcer la coopération Sud-Sud pour une Afrique intégrée, prospère et pacifique en cohérence avec l’Agenda 2063 de l’UA.

Il s’agit également de consolider les relations commerciales entre les 55 Etats membres de l’Union, dans un marché totalisant plus de 300 millions de consommateurs et de 3 400 milliards de dollars d’échanges annuellement.

Cet accord vise à lever les barrières douanières entravant la libre circulation des marchandises et des services entre les pays africains.

Avec TAP


 source: L’Economiste Maghrébin